Le réemploi et la lutte contre le gaspillage : ce sont les fondements du modèle économique développé par SCOP 3. Hébergée par le
BIC de Montpellier, la jeune société à mission a conçu une plateforme, complétée d’une application mobile, sur lesquelles les entreprises peuvent vendre les équipements hors matériels de BTP, dont elles ne se servent plus, ou en faire don aux associations comme aux entreprises qui démarrent.
Si le concept était jusque-là inexploité, le marché qu’il recouvre est néanmoins énorme.
« Chaque année en France, 2,4 millions de tonnes d’équipements professionnels finissent à la poubelle », confirme Frédéric Salles, son cofondateur qui, à 47 ans, écrit avec SCOP 3 une nouvelle page de son histoire entrepreneuriale, après avoir vendu en juillet 2019 Matooma au Britannique Wireless Logic Group.
Surtout, SCOP 3 met en pratique une idée qui lui était venue quand il était encore aux commandes de Matooma.
« À l’époque, nous stockions des meubles qui ne nous servaient plus, mais dont nous ne savions plus quoi faire, alors qu’ils étaient quasiment neufs », explique-t-il.
Son entreprise, signataire de la charte Entreprises & Quartiers, avait alors offert, avec l’appui de la Métropole de Montpellier, ces matériels à des associations situées en quartiers prioritaires.
C’est la particularité des équipements professionnels : en comptabilité, ils entrent dans les
amortissements des entreprises. Du coup, une grande partie de ces matériels, qu’il s’agisse de meubles (tables, chaises, fauteuils, caissons, étagères…) ou d’ordinateurs, sont souvent en bon état et réemployables, une fois amortis, en présentant un avantage concurrentiel non négligeable.
« Ils coûtent dix fois moins cher que du neuf », souligne Frédéric Salles, mais ils peuvent faire l’objet d’un don.
Associé à
Sophie Scantamburlo, ex-directrice financière du montpelliérain Cabiron Traiteur, il compte donc, grâce à SCOP 3, donner une
seconde vie aux matériels professionnels qui peuvent être réutilisés en l’état ou remis à neuf. Pour ce faire, la société a bâti finement son modèle : un abonnement mensuel sans engagement est mis en place pour les entreprises qui souhaitent vendre sur sa plateforme ; l’adhésion est, en revanche, gratuite pour les associations. Quant aux entreprises qui achètent, l’accès est libre, sans condition d’abonnement ou d’adhésion.
Ainsi, que l’entreprise vende ou donne,
« elle y gagne », explique Frédéric Salles
, car en faisant un don à une association, elle bénéficie d’une
réduction d’impôts de 60 % de son montant.
Créée en juin 2021, SCOP 3 compte déjà plusieurs partenaires, parmi lesquels figurent le
groupe Septeo,
Sofradam,
IFEC et deux associations,
Gammes et
Nouas.
Elle prépare à présent sa première levée de fonds, afin de déployer son concept à l’échelle nationale. Un nouveau défi pour Frédéric Salles qui salue le soutien de la Métropole de Montpellier.
« Elle nous met en relation avec les associations et elle nous aide à faire connaître notre projet. C’est un accompagnement précieux. »
Après le succès de Matooma, la nouvelle saga de Frédéric Salles !