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A la rencontre de nos success stories / interview de Frédéric Salles, cofondateur et président de Matooma

Information mise à jour le 16/05/19

« La priorité, ce n’est pas lever des fonds, mais vendre son produit »

Frederic Salles - Matooma©Matooma

Frédéric Salles - Matooma©Matooma

Experte dans la commercialisation de cartes SIM pour les objets connectés et de services M2M/IoT industriels, la société montpelliéraine Matooma, née en 2012, a passé près de quatre ans à la pépinière Cap Omega du BIC de Montpellier. Détentrice du Pass French Tech renouvelé depuis 2014, Matooma affiche à la fin 2018 plus de 2 500 entreprises clientes. Forte de 50 salariés, elle se déploie à l’international depuis son site de Pérols

Pourquoi avoir choisi de créer Matooma à Montpellier ?

Je suis Biterrois et j’ai fait mes études à Montpellier, à l’école d’ingénieurs en informatique et réseaux Epsi, avant de travailler chez SFR à Paris et Avignon. J’ai eu l’occasion d’être consultant externe pour le BIC de Montpellier. Quand j’ai créé Matooma en 2012, je n’ai pas eu d’hésitation à revenir ici, car je connaissais la capacité d’accompagnement du BIC de Montpellier.

Quel a été l’apport du BIC de Montpellier et de ses équipes dans votre réussite ?

J’ai apprécié la réactivité et la qualité de l’accompagnement, les actions de communication, mais aussi l’hébergement sans contrainte en pépinière, où nous sommes entourés d’autres startups. Après avoir travaillé quelques mois dans mon garage, puis dans un appartement à La Grande-Motte, j’ai contacté un chargé d’affaires du BIC de Montpellier en septembre 2012. Notre dossier a été validé très vite, en novembre 2012. Durant près de quatre ans, nous avons eu nos bureaux à la pépinière Cap Omega. Nous étions trois personnes dans 30 m2 à l’arrivée et trente salariés dans 240 m2 quand nous en sommes repartis. Nous avons profité d’un hébergement sans contrainte de durée, d’un loyer tout compris avec des services « plus » comme les salles de réunion, le patio, les after works. Les startups sont bien conseillées au démarrage. Le BIC de Montpellier aide notamment à monter financièrement un projet, à structurer les dossiers. Je me souviens aussi de la sympathie du personnel encadrant. Il y a autour du BIC une communication énorme, qui booste la visibilité : Matooma était une visite incontournable des startups de Cap Omega et nous avons obtenu de nombreux articles de presse... Enfin, être entouré d’autres startups est motivant, cela crée de l’émulation et des connexions, car tous sont en train d’apprendre à gérer une entreprise. Aujourd’hui encore, je côtoie une bonne dizaine de chefs d’entreprises rencontrés au BIC de Montpellier.

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes créateurs d’entreprises ?

Aux startuppeurs, je conseille d’abord de ne pas rester chez soi, seul avec ses doutes, mais d’aller voir l’incubateur. Pour ma part, j’estime que l’accompagnement a joué pour 50 % dans notre réussite. Je pense aussi qu’il ne faut pas se donner comme priorité “je vais lever des fonds“, mais penser d’abord à vendre le produit. Pour cela, il faut développer une stratégie de vente très digitale, car « no Google, no business » ! Mieux vaut également trouver un business model viable avec un revenu récurrent, sinon, c’est très risqué... Je dirais aussi que lorsque l’entreprise grandit, il ne faut pas hésiter à la structurer en embauchant un directeur général. Tout créateur que l’on soit, il faut arriver au bout d’un moment à déléguer la gestion, l’organisation, ou encore le recrutement, pour pouvoir prendre du recul.

Comment imaginez-vous l'entreprise innovante de demain à Montpellier ?

Plus qu’à l’innovation de rupture, où la concurrence est très forte et les temps de développement très longs, je crois à l’innovation de service. L’entreprise innovante de demain sera forcément agile, avec une stratégie Internet composée d’un mix de référencement naturel, publicité Adwords et de réseaux sociaux, afin de marketer son produit et développer à moindre frais ses ventes. Elle profite à fond d’Internet pour automatiser le parcours client, appréhender la scalability, car tout va très vite. La possibilité d’utiliser la signature électronique de documents nous a par exemple fait gagner 30 % de retours. Notre croissance dépasse 50 % depuis plusieurs années et Matooma a réalisé 11 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2018. Enfin, l’entreprise innovante de demain est internationale, c’est incontournable. Matooma s’est lancé à l’international depuis Montpellier, en « glocal », avec des plateaux multilingues. Nous envisageons une levée de fonds en 2019 pour financer notre développement, après l’Espagne, vers cinq pays cibles, Belgique, Suisse, Luxembourg, Italie et Allemagne.

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