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A la rencontre de nos success stories / interview de Nawal Ouzren, directrice générale de Sensorion

Information updated on 13/09/22

« Il est capital de bien s’entourer dès le départ »

Nawal Ouzren, directrice générale de Sensorion

Nawal Ouzren, directrice générale de Sensorion

Créée en 2009 à Montpellier par des scientifiques de l’Inserm, Sensorion est une société de biotechnologies spécialisée dans le traitement des maladies de l’oreille interne. Elle développe entre autres un médicament qui pourrait devenir le médicament majeur dans le traitement des vertiges sévères, pathologie qui génère de graves troubles de l’équilibre. Cotée en bourse depuis 2015, elle compte vingt salariés.

Pourquoi avez-vous choisi Montpellier ?

Sensorion est un spin-off de l’Institut des Neurosciences de Montpellier. Les fondateurs étaient des chercheurs Inserm de cet institut. Nous nous sommes installés en 2015 sur le site  du Bioparc Sanofi de Montpellier et nous avons dû répondre pour cela aux exigences les plus élevées, ce qui a très vite fait grandir notre société. En 2015, nous comptions treize salariés. Aujourd’hui, l’équipe est passée à vingt personnes dont dix-huit sont des doctorants, ingénieurs ou médecins, affectés à la R&D. Par ailleurs, le fait d’avoir tous nos laboratoires sur Montpellier, n’empêche pas de porter des projets de dimension internationale. La métropole de Montpellier est dynamique. Elle est à la deuxième place après Paris pour le nombre de startups, et devant Rhône-Alpes pour leur  activité. Elle est aussi un vivier de talents et son terreau scientifique est une chance. Nous avons pu recruter beaucoup de chercheurs au sein de son université.

Quel a été le principal apport des dispositifs pilotés par la métropole de Montpellier, le BIC et la French Tech, dans votre réussite ?

Ces dispositifs nous ont permis de bénéficier de nombreux appuis qui nous ont rendus plus visibles assez vite au niveau national, et de bénéficier d’une bonne couverture médiatique. Nous avons été mis en relation avec des financeurs, notamment la BPI qui nous a bien soutenus. Lorsque nous avons recruté à l’étranger, nous avons profité d’un soutien à l’intégration de ces personnels. Les équipes de ces dispositifs nous ont donné des conseils très utiles pour frapper aux bonnes portes, trouver des financements et les bonnes filières pour accélérer notre développement. Nous avons reçu le label Pass French Tech en 2016.

Quel conseil donneriez-vous aux jeunes qui veulent créer leur entreprise ?

Il est capital de bien s’entourer dès le départ, notamment dans le choix des investisseurs. Il faut bien réfléchir à ceux qui vont soutenir l’entreprise et en devenir les « évangélisateurs », en quelque sorte. Il faut aussi chercher des personnes qui ont de l’expérience afin de sensibiliser les jeunes chefs d’entreprise aux problèmes auxquels ils vont être confrontés. Pour un co-fondateur ou un directeur général, il est important de faire équipe avec des personnes qui apportent des idées. Il est aussi essentiel de se créer un réseau, en répondant présent lorsque les chefs d’entreprises sont invités aux conférences ou aux rencontres scientifiques du MBA, par exemple. La métropole de Montpellier est très active dans ce domaine. De tels événements m‘ont permis bien souvent de rencontrer les consultants ou l’expertise dont j’ai eu besoin, et c’est aussi par ce biais que j’ai pu trouver des chasseurs de tête qui se sont chargés de nos recrutements.

Comment imaginez-vous l’entreprise innovante de demain à Montpellier ?

Montpellier possède un pôle de santé et un secteur high tech très développés. Or demain, la santé va être interconnectée aux milliers de données qui sortent chaque semaine et qu’il va falloir être capable d’analyser quasi instantanément. Les décodeurs et les algorithmes qui vont le permettre n’existent pas encore. Une société comme la nôtre, par exemple, n’a pas encore internalisé les moyens nécessaires pour analyser ces données aussi vite. L’entreprise de demain devra, en tout cas, être capable d’intégrer et de faire travailler ensemble différentes compétences telles que des bio-informaticiens et des pharmaciens décodeurs à même de développer des modèles pour analyser ce que fait Google par exemple. Celles qui le feront sauront aussi transformer ce potentiel en stratégie.
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