La métropole de Montpellier, un territoire particulièrement dynamique dans le secteur spatial, grâce à l’expertise de ses acteurs dans deux filières soutenues par une forte demande : les nanosatellites et les données géospatiales.
Cette réalité, peu connue du grand public, a été rappelée le 15 mai, à l’occasion de l’afterwork Montpellier in Space, organisé à la Halle de l’Innovation par le pôle de compétitivité Aerospace Valley, l’ESA BIC Sud France, l’incubateur de l’Agence Spatiale Européenne (ESA) et du Centre National d’Études Spatiales (CNES) et le BIC de Montpellier.
Ce dynamisme est le fruit d’une mobilisation publique très forte. « Nous avons la chance d’avoir à Montpellier le Centre Spatial de l’Université de Montpellier, le leader français du développement et du lancement de nanosatellites académiques, et un système de l’accompagnement de l’innovation très puissant autour du BIC de Montpellier », soulignait en introduction Manu Reynaud, le 2e adjoint au maire, en charge du numérique à la Ville et à la Métropole de Montpellier.
Soutenu par la Fondation partenariale Van Allen, le CSUM est le tout premier Centre Spatial créé en France. « Et c’est aussi celui qui a lancé le plus grand nombre de nanosatellites, dix à ce jour », ajoutait Muriel Bernard, sa directrice lancements et règlementations.
Visant à former des étudiants aux métiers du spatial grâce au développement de nanosatellites selon les standards du secteur spatial, le CSUM porte aujourd’hui un nouveau projet phare : concevoir un nanosatellite qui identifiera les nappes de déchets plastiques en Méditerranée, afin de faciliter leur récupération avant qu’elles ne s’échouent sur les plages.
Il a déjà suscité la création d’une dizaine de startups. Et cette dynamique entrepreneuriale bénéficie de l’expertise du BIC de Montpellier, classé dans le TOP 5 mondial des incubateurs publics (UBI Global 2019).
Tout en marquant l’étroite collaboration entre l’ESA BIC Sud de France et le BIC de Montpellier, l’afterwork Montpellier in Space, qui associait également Bpifrance, en apportait une preuve éclatante, car les six startups appelées à y présenter leur savoir-faire et leur innovation étaient toutes accompagnées par les deux incubateurs.
Étaient présentes Celest.Science (technologie d’anticipation des risques climatiques par l’IA et contribution à l'adaptation de nos sociétés aux changements climatiques), Groundspace (solutions technologiques avancées pour la surveillance et la gestion du spectre radiofréquence, en particulier dans le domaine spatial), HIoTee (solutions satellitaires pour couvrir les zones isolées partout dans le monde), La TeleScop (solutions de télédétection spatiale, cartographie et appui aux politiques publiques), Permagro (expertise et conseil pour les agriculteurs à l’aide d’outils cartographiques et de nouvelles technologies) et Wheere qui innove en mettant au point la géolocalisation indoor.
Autant de pépites qui développent des technologies de pointe. Et toutes saluent l’accompagnement, dont elles bénéficient à Montpellier. Ainsi HIoTee. « Je suis Montpelliérain. J’ai fait mes études à Montpellier et l’écosystème de l’innovation est très en avance ici par rapport à d’autres métropoles », insistait Karim Rami, le président de cette startup qui s’apprête à déployer une solution pour les sapeurs-pompiers, afin de monitorer les cuves DFCI et vérifier si elles sont pleines d’eau ou pas, une technologie contribuant à améliorer la lutte contre les feux de forêt.
Pierre-Arnaud Coquelin, le fondateur et CEO de Wheere, partageait son avis. « Si la moitié de notre marché se trouve aux États-Unis, notre siège et notre équipe R&D resteront à Montpellier. À Montpellier, nous avons la chance d'évoluer dans un écosystème d'excellence, particulièrement engagé dans l'accompagnement de l'innovation et de la deeptech. Le soutien du BIC de Montpellier est précieux à chaque étape de notre développement, notamment pour notre projet spatial », notait celui dont l’entreprise est en passe de finaliser une levée de fonds de plusieurs dizaines de millions d’euros, afin de déployer son premier satellite (une cinquantaine prévue en 2030) et miniaturiser son récepteur indoor.
On le voit : les nanosatellites et la collecte de données géospatiales, les deux principales expertises de l’écosystème montpelliérain du spatial, sont en phase ascensionnelle. Outre de resserrer un peu plus les liens entre l’ESA BIC Sud de France Aerospace Valley et le BIC de Montpellier, l’afterwork Montpellier in Space avait pour objectif de montrer ses atouts. Objectif atteint. Montpellier, la tête dans les étoiles.




Photos ©GIL et ©Montpellier Méditerranée Métropole