Le Maroc, une terre d’opportunités pour les entreprises montpelliéraines

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Cap sur le Maroc, la journée d’échanges organisée le 9 septembre à Montpellier a démontré la vitalité des relations entre les entreprises du territoire et le Royaume du Maroc. Et les collaborations s’intensifient, dans les ENR, la santé ou les ICC. Le point

« Nous bénéficions d’une dynamique extraordinaire au Maroc. » Élodie Haté est la directrice du développement de MGH Energy, une société basée à Pérols. 

C’est avec enthousiasme qu’elle a présenté le 9 septembre, dans le cadre de la journée d’échanges Cap sur le Maroc, le projet Janassim que son entreprise spécialisée dans le développement de carburants de synthèse renouvelables porte dans la région de Dakhla-Oued Ed-Dahab, dans le sud du Sahara occidental.

Janassim consiste à développer, construire et exploiter sur 30 000 ha de terrain dans une première phase (80 000 ha à terme), une usine de production de e-fuels près du port Dakhla Atlantique en cours de construction. MGH Energy, qui a remporté le Trophée Port du Futur en 2018 pour la pilotine électrique à quai à Sète, est un acteur de la décarbonation des transports maritime et aérien. « Le Royaume du Maroc dit ce qu’il fait et fait ce qu’il dit », souligne Élodie Haté.

Le Maroc mène une politique très ambitieuse en matière d’infrastructures, un des piliers de sa croissance et de son attractivité. « Depuis 25 ans, la dynamique des affaires est stimulée par des investissements stratégiques dans les transports et l’industrie », confirme Youssef Tber, le directeur Investissement et Export de l’AMDIE.

Développement des ports maritimes, non seulement Dakhla Atlantique, mais aussi Tanger Med, ainsi que des aéroports, des réseaux ferroviaires, routiers et autoroutiers… « Hub pour l’Afrique de l’Ouest, le Maroc se développe très vite », ajoute Nicolas Felter, le directeur Export de la société montpelliéraine Simpliciti et de sa filiale Sabatier implantée à Casablanca. « Avec la CAN en fin d’année et la Coupe du monde de football en 2030 qu’organise le Royaume du Maroc, un boulevard s’ouvre pour les entreprises, notamment dans la mobilité, l’irrigation et l’arrosage intelligent », enchaîne-t-il.

Si la France est un des deux principaux partenaires commerciaux du Maroc avec l’Espagne, elle est son premier investisseur étranger et les relations entre le royaume chérifien, l’Occitanie et en particulier Montpellier sont denses et historiques. Présentes à Casablanca, via une de ses Maisons à l’international, la Région Occitanie et AD’OCC ont lancé officiellement en mars 2024 le Club Maroc Occitanie, qui comptait déjà lors de cet événement plus de 145 entreprises et partenaires déjà membres. 

Pour accélérer le développement de son tissu économique, le Royaume du Maroc a mis en place en 2022 une nouvelle politique d’aide à l’installation et à l’investissement des entreprises étrangères. « Les subventions peuvent aller jusqu’à 30 % du montant total de l’investissement sous réserve de critères, tels que l’emploi, la parité homme-femme ou le développement durable », précise Youssef Tber. 

Les énergies renouvelables figurent parmi les secteurs fortement soutenus. Elles représentent déjà près de 30% du mix énergétique marocain et doivent, selon les objectifs, du Royaume, passer à 50% en 2030. 

« Le déploiement des EnR est remarquable dans ce pays », note Gilles Taillades, le responsable du Master Énergie de l’Université de Montpellier

Le groupe montpelliérain Qair peut en témoigner. Présent depuis 2011 au Maroc, il est engagé actuellement dans deux projets : le Parc éolien de Tétouan (390 GWh/an, mise en service prévue pour 2029) et la centrale solaire de Tiznit (115 GWh/an, entrée en service fin 2027). Qair développe également son savoir-faire dans l’hydrogène vert en Occitanie, au travers notamment du projet Hyd’Occ à Port-la-Nouvelle (Aude) que Guirec Dufour, le directeur général France de Qair, a présenté lors de la journée Cap sur le Maroc. 

L’hydrogène vert est un autre secteur porteur. Le Maroc veut en effet se positionner comme un acteur compétitif dans la production et l’exportation de l’hydrogène vert et ses dérivés. Créé en 2021, le cluster GreenH2 Maroc regroupe ainsi tous les acteurs de son écosystème, au nombre d’« une centaine à ce jour », précise Mourad Hajjaji, son directeur général.

 « Selon la feuille de route, l’objectif est de produire 3 à 5 Gigawatts d’électrolyse en 2030, le Maroc espérant peser 1 % de la production mondiale en 2050, soit 50 gigawatts d’électrolyse », poursuit-il.

Ces objectifs exigent un accompagnement dans la mise au point de nouvelles technologies de production. C’est pourquoi GreenH2 Maroc a signé une convention en décembre 2024, lors du forum EnerGaïa à Montpellier, avec HyDeO Occitanie

Le secteur de la santé n’est pas en reste. La table ronde consacrée à l’IA au service de la santé et du diagnostic médical, a permis de comprendre jusqu’où le Maroc incite à l’intégration des technologies numériques notamment de l’IA et des calculs quantiques, des solutions disruptives qui métamorphosent totalement nos vies, en particulier la médecine comme l’a brillamment exposé Karim Amor, CEO d’Epineon et auteur de Renaissance Now . Autant de domaines où les entreprises et la recherche montpelliéraines se démarquent aussi. Le groupe montpelliérain Septeo accélère et investit lourdement dans ce sens, tandis que le CHU de Montpellier est pionnier en matière d’IA générative. Tous deux étaient présents à cette journée.

Le Maroc veut aussi intensifier sa présence dans les Industries Culturelles et Créatives (ICC). Il peut compter sur l’écosystème montpelliérain particulièrement dense et complet. 

« S’il y a des producteurs et des diffuseurs dans la salle, sachez que le Maroc est ouvert. Il n’a aucune restriction pour leur installation », lançait Mustapha Mellouk, le président de la filière Diffusion & Distribution de la FICC du Maroc et président fondateur de Casablanca Media Partners. 

« Nous pourrons réunir nos packs pour poursuivre les coopérations économiques et culturelles », lui répondait en conclusion Laurence Schwob, la directrice du développement France 2030 et de la croissance externe du Groupe France.TV. Le Maroc est bien une terre d’opportunités pour les entreprises montpelliéraines.

Photos ©3M ©Cécile Marson